[Wii] Sin and Punishment : Successor of the Skies

Je remarque que cela fait trop longtemps que je n'ai pas parlé de cet assassin de mes soirées, ce flashouilleur de cervelle, bref, cet excellent jeu qu'est Sin and Punishment : Successor of the Skies. Il est temps de m'absoudre de mes péchés.





Si je vous dis "shoot'em up", vous penserez probablement aux bon vieux cadors du genre tels que R-Type ou Gradius, ou aux Galaga et compagnie qui vous ont fait les poches dans les salles d'arcade. Mais ce ne sont probablement pas Ikaruga ou Radiant Silvergun qui vous traverseront l'esprit. Eh oui, Les p'tits gars de chez Treasure ont énormément contribué à l'univers marginal des shoot'em up modernes, et Sin and Punishment : Successor of the Skies est une de leurs rares perles à bénéficier d'une localisation sur le Vieux Continent. Nous autres Européens allons aussi pouvoir pointer notre Wii Zapper vers l'écran et casser du drone, mitrailler des aliens et asticoter d'innombrables boss tous aussi imposants les uns que les autres. Ce n'est qu'après un bon mois de scoring effréné que je pose enfin les doigts sur le clavier pour vous faire part de mon expérience hors du commun avec cette petite merveille du shoot'em up 3D, un genre pour le moins ésotérique et trop peu représenté sur Wii, qui pourtant est tellement capable de nous faire profiter pleinement de ce genre de gameplay. Verdict.


On nous raconte l'épopée fantastique de deux jeunes héros, Isa le garçon et Kachi la fille (non non, je n'ai pas inversé... je sais ça surprend), qui échappent au joug des infâmes Nébulox tout en déjouant leurs plans, dans un univers post-post-apocalyptique où la race humaine est réduite à l'esclavage, reproduite par clonage et utilisée à des fins guerrières pour le compte d'entités supérieures. L'histoire demeure relativement obscure tout au long de l'aventure ; j'ai par ailleurs la flemme d'aller consulter le manuel pour y relire les détails du scénario car, même s'il crée une atmosphère futuriste de bon aloi, il sert surtout de prétexte aux diverses cinématiques qui permettent au pauvre joueur de se reposer quelques instants entre deux boss. Bref, c'est avant tout par son gameplay que Successor of the Skies se distingue, alors c'est ce point que je vais tenter de développer avec soin.





Tout d'abord, il ne s'agit pas d'un banal jeu de tir où on contrôle un ch'tit n'avion de l'espace qui doit sauver la Terre de l'invasion de gros méchants aliens baveux. Ici, on contrôle directement le personnage choisi en chair et en os : Isa, le blondinet équipé d'un jetpack en forme de ballon de foot et d'un flingue rappelant le design du Wii Zapper, ou Kachi, la fille en mini-jupe prenant son envol sur un skate-board volant encore plus classe que celui de Marty McFly. Ils ont ainsi la capacité de voler à leur guise, mais aussi d'exécuter une esquive rapide, une manœuvre essentielle pour survivre plus de cinq minutes dans ce jeu. Un tir normal à répétition est disponible, ainsi qu'un tir chargé qui varie selon le personnage choisi (celui d'Isa crée une explosion surpuissante détruisant toute cible dans un rayon conséquent, et celui de Kachi peut générer jusqu'à huit missiles que l'on peut répartir sur plusieurs cibles au choix), et une attaque corps-à-corps extrêmement utile, autant offensivement que défensivement. On a également la possibilité de verrouiller une cible pour davantage de précision, moyennant une certaine perte de puissance de feu ; le verrouillage est semi-automatique pour Kachi et manuel pour Isa. En matière de contenu, huit stages sont proposés au joueur, pour autant d'environnements visuellement originaux, finement travaillés et variés, renforçant l'ambiance high-tech du jeu de belle manière. Les commandes de jeu, quant à elles, s'adaptent à tout type de joueur car la manette GameCube, la manette Classique et le Wii Zapper sont utilisables. Toutefois, la palme du style de jeu le plus fonctionnel et le plus irréprochable revient sans hésiter au fameux combo Wiimote / Nunchuk. La visée au pointeur est si confortable que ce jeu n'aurait clairement pas pu trouver une jouabilité aussi efficace ailleurs que sur Wii. Un jeu qui à lui seul justifie le parti pris de cette console somme toute assez outsider, ça ne se voit pas tous les jours.

Trêve de blabla, qu'y a-t-il donc au menu de Sin and Punishment : Successor of the Skies ? Eh bien, tellement de bonnes idées de gameplay que je ne sais même pas par où commencer. Disons pour résumer que l'action est pure, survoltée, hallucinante de vitesse et de complexité, et comble de tout, ininterrompue sur de longues périodes d'une bonne dizaine de minutes. Seules les quelques cinématiques du jeu vous sauveront de ce débordement d'action complètement jouissif, presque trop pour nos petits cerveaux, avant de vous abandonner au châtiment suivant. Pour fixer les idées, dans le Stage zéro faisant office de tutoriel, vous affronterez des hordes de robots-pinces qui fonceront sur vous, avant de vous coltiner des mecs qui jouent à cache-cache derrière les décors, puis vous devrez vous faufiler entre les rayons lasers pour atterrir nez à nez avec des murs-gardiens équipés de deux canons latéraux qui génèrent des p'tits robots... Ensuite, dans le hangar, vous devrez renvoyer les missiles tirés par les soldats du fond pour dézinguer les gros robots du premier plan, afin de vous frayer un chemin lentement mais sûrement vers le boss du stage, une espèce de robot-araignée géant qui peut vous torturer avec ses foreuses en guise de pattes, ses vagues de torpilles incessantes et son gros laser central. Quand on a terminé le premier stage avec ma p'tite sœur (car en effet, il est possible de jouer à deux en coopération), il nous a fallu un moment pour nous remettre de nos émotions, de ce déluge d'action dont on est ressortis tant bien que mal. Je vous laisse deviner notre réaction quand on s'est aperçu qu'on avait simplement terminé le Stage 0, et que les suivants allaient être au moins deux fois plus longs et balèzes !

Le plus beau dans tout cela, c'est qu'en dépit de la longueur des sessions de pur gameplay, dans tout ce flot continu de défis à relever, on ne fait jamais deux fois la même chose, et les innombrables idées ne sont jamais resservies plus d'une fois. Le Stage 3, déjà culte chez les fans, résume à lui seul tout le savoir-faire de Treasure : on commence doucement dans une scène en extérieur à défilement horizontal, en dessoudant des mini-drones. Puis on pénètre dans l'enceinte du fort céleste, et là les choses se gâtent : les mutants du premier plan nous mitraillent à tout va tandis que les batteries de missiles de l'arrière-plan nous torpillent joyeusement. Des véhicules de transport viennent mettre leur grain de sel et amènent encore plus de mutants, jusqu'à ce que les droïdes de combat s'en mêlent en venant nous latter méchamment au corps-à-corps. Passés un boss et beaucoup d'autres festivités, le rythme de l'action change brusquement et opte pour un défilement vers l'avant, où il faut voler avec précision pour éviter les portes qui se referment dans ces tortueux couloirs, puis défaire les hordes de robots bipèdes qui nous harcèlent sans relâche. Tout cela se finit en apothéose avec trois boss à se taper d'affilée, dont une fille épéiste qui vous exhortera à développer vos réflexes et votre réactivité, et un mutant géant en arrière-plan que vous devrez attaquer tout en évoluant dans un niveau fait de cubes destructibles ou non. Les situations se renouvellent sans cesse et fusent à une vitesse telle qu'aucune microseconde d'ennui n'est possible. Les boss offrent des pics de difficulté palpables nécessitant une bonne dose d'observation de la part du joueur, car savoir réagir aux différents schémas d'attaque adverses est primordial pour s'en sortir sans trop de séquelles. Sans oublier qu'ils sont extraordinairement nombreux pour un jeu qui ne totalise "que" huit stages... En fin de compte, en plus d'être un défilé constant d'action nerveuse et échevelée, Sin and Punishment : Successor of the Skies multiplie les trouvailles de gameplay et se paie le luxe de ne jamais les réutiliser, gardant toujours intact le sentiment de surprise du pauvre joueur qui se demande quels péchés il a bien pu commettre pour mériter un tel châtiment.





Un châtiment, oui. Car c'est certes incroyablement fun, c'est aussi sacrément dur. Le paragraphe précédent a dû vous le faire augurer, mais cela doit être dit concrètement : finir Successor of the Skies en Difficile n'est pas à la portée du petit joueur du dimanche. Survivre dans cet enfer ne se fait pas sans une bonne maîtrise des mouvements de base et une connaissance solide des boss et de leurs schémas tactiques. En gros, peu importe votre talent, je peux vous assurer que lors de vos premiers pas, les Game Over seront légion même en difficulté Normal. Mais pas d'inquiétude : la marge de progression est énorme, et moyennant une bonne dose de pratique, les bons réflexes s'acquièrent vite. Plutôt que d'esquiver lâchement tous les projectiles qui passent près du personnage, il est souvent (j'ai même envie de dire "toujours") plus avisé de les détruire, voire les renvoyer, à l'aide de l'attaque corps-à-corps ; mais gare à ne pas abuser du combo de trois coups, au risque de se retrouver inactif pendant près d'une seconde ! Le tir chargé est à utiliser avec parcimonie car il met un certain temps avant de redevenir disponible, surtout pour Isa : avec l'habitude, il devient aisé de reconnaître les situations où il est judicieux de l'utiliser. Heureusement que les coups encaissés ne sont pas fatals contrairement aux shoot'em ups old school : on dispose d'une barre de vie, qu'il est hélas difficile de conserver au beau fixe très longtemps, d'autant que les caisses de vie sont une denrée rare ; elles viennent généralement en récompense après avoir triomphé d'un boss, mais certaines peuvent être dénichées à quelques endroits cachés. En définitive, le soft est un pur jeu gamer comme il y en a trop peu sur Wii, qui s'expose au risque de rebuter les néophytes par sa difficulté rapidement élitiste. Cela dit, passés les Game Over en pagaille, on finit par trouver ses marques.

Du fun ? Check. Du challenge ? Check. Mais ça ne s'arrête pas là. Troisième corde à l'arc de Successor of the Skies : un système de scoring bien pensé et très addictif, bourré de subtilités et autorisant pléthore d'astuces de jeu. Je suis fier d'annoncer que je me suis fait complètement ensorceler par le virus du scoring, et si j'y ai passé un bon mois (et ça continue !), c'est qu'il y a réellement de quoi faire. Pour commencer, sachez que Treasure a bien révisé son manuel de combologie et intégré le sacrosaint principe du multiplicateur : chaque cible éliminée incrémente légèrement notre multiplicateur (de x1 jusqu'à x16 au maximum) qui s'applique à tous les points glanés dans le jeu. Chaque dégât infligé rapporte des points, mais plus étonnamment, le fait de détruire ou de renvoyer des projectiles ennemis rapporte des points, ou encore, le fait d'être posé au sol (eh oui !) donne environ 60 points par seconde. Il est possible d'obtenir des pièces de bronze, d'argent ou d'or qui nous octroient un joli pactole, d'autant plus avec un multiplicateur à x16 : elles apparaissent à la suite de diverses actions particulières, comme vaincre une troupe entière d'ennemis, détruire une cible avec un projectile renvoyé, battre un boss sans être touché, etc. Des médailles spéciales, souvent difficiles à obtenir, servent de récompense à certaines actions réussies, mais elles ne valent leur pesant d'or (200 000 points chacune !) que si vous arrivez à rester en vie jusqu'à la fin du stage. Pour finir, vaincre un boss rapporte mille fois le nombre de secondes restant au chrono, et à la fin du stage, vous obtiendrez un bonus proportionnel à la vie qu'il vous reste. Et bien évidemment, le multiplicateur s'applique à tout ça, sauf aux médailles. En conséquence, la réalisation d'un bon score nécessite avant tout d'être touché le moins possible, car chaque dégât encaissé fait dramatiquement chuter le multiplicateur dans des proportions difficiles à prévoir en général. Savoir esquiver proprement et se protéger efficacement est donc essentiel pour pouvoir enchaîner les millions. Les scores sont sauvegardés pour chaque stage, chaque difficulté (Facile, Normal et Difficile) et chaque personnage, avec en plus un score pour le total des stages, quand on se farcit toute l'aventure en une fois. Et dès qu'on est satisfait de son travail, on peut envoyer ses scores en ligne ! Se mesurer aux meilleurs scorers de tout l'Occident permet de relancer notre motivation, ou de nous dégoûter irrémédiablement ('tain, mais comment ils font plus de 100 millions sur le stage 2, c'est impossible !). On apprend alors à se surpasser, on consulte les vidéos en ligne qui nous dévoilent certaines astuces insoupçonnées, comme le fait que chaque adversaire éliminé avec un projectile renvoyé génère une pièce d'argent, soit 5 000 points fois le multiplicateur, ou que certains boss doivent être "farmés", et que les laisser vivre permet de gagner bien plus de points que de les terrasser le plus vite possible...





Pour conclure, on a clairement affaire à un jeu hors du commun. Il s'agit d'un shoot'em up 3D doté d'un rythme endiablé, d'une jouabilité grisante et infaillible, d'un système de scoring solide et de plus d'idées de gameplay que dans vos rêves les plus fous. C'est certes dur, mais absolument pas insurmontable. A ce propos, l'idée de pouvoir intégrer un deuxième joueur pour épauler le premier est tout à fait bienvenue ; on peut simplement regretter qu'il ne soit pas physiquement présent dans la partie (il ne fait que pointer et tirer), mais son aide peut s'avérer fort appréciable. A dire vrai, je ne vois pas vraiment d'autre défaut imputable à Sin and Punishment : Successor of the Skies alors, si ce que j'ai écrit vous fait envie, je vous recommande instamment ce jeu. Acceptez votre châtiment, pauvres pécheurs.





P.S. : J'ai honteusement pompé les images sur jeuxvideo.com.
Au fait, ce jeu fait suite au premier Sin and Punishment sur N64, qui n'est jamais sorti en Europe, mais il est désormais disponible sur Console Virtuelle. Avis aux intéressés !
D'ailleurs, je remercie ma chère sœur de m'avoir offert ce jeu pour mon anniv' !

Juste pour me la péter un peu, j'ai fait un run du jeu avec Isa en Difficile, sans mourir du début jusqu'au boss final du Stage 6.
J'ai le meilleur score d'Europe et d'Amérique :





Au fait, la photo a été prise avec ma DSi.

T'es un fou .....

















Mais c'est ça qui est franchement génial

Héhé !

Ce que j'espère avant tout, c'est que mon test en a motivé certains à essayer ce jeu. C'est une pure merveille, un des très rares jeux de la Wii à faire honneur à l'originalité du gameplay à la Wiimote, et puis en plus c'est une méga-grosse claque. Voilà.
En fait je ne crois pas avoir connu de jeu de tir qui m'ait autant fait kiffer ma race depuis... ça remonte à Jet Force Gemini sur N64. Une autre perle trop méconnue d'ailleurs.

Trouve toi une gonzesse...


Vaaaaaaaaaaaaaaance ton fils il fait que jouer

Steph.G a écrit:Trouve toi une gonzesse...


Vaaaaaaaaaaaaaaance ton fils il fait que jouer

Je devrais compter le nombre de fois où tu m'as dit "trouve-toi une gonzesse" !
On doit en être à une bonne dizaine !

Seulement

Me fait vieux

N'empêche, ça donne sacrément envie. C'est pas trop répétitif à la longue ? Comment sont les systèmes de sauvegarde ?
Et quand est-ce que tu battras les Japs ?

Vance a écrit:N'empêche, ça donne sacrément envie. C'est pas trop répétitif à la longue ? Comment sont les systèmes de sauvegarde ?
Et quand est-ce que tu battras les Japs ?

Lors du premier run du jeu, on va vraiment de surprise en surprise, et les situations rencontrées ne se répètent jamais. C'est à l'opposé de tout ce qui peut être répétitif. Cela dit, si tu es pris par le virus du scorer perfectionniste, tu te retaperas les huit niveaux une palanquée de fois avant de commencer à devenir efficace, ce qui pourrait paraître répétitif (enfin bon, moi je fais ça depuis un mois, et je ne m'ennuie toujours pas).

Il y a de nombreux checkpoints dans les stages, donc pas de panique pour les sauvegardes. Si tu meurs ou si tu arrêtes de jouer, tu pourras recommencer au dernier checkpoint, mais ton score sera remis à zéro (ce serait trop facile sinon). Une fois que tu as terminé un stage, tu pourras rejouer ce stage à ta guise, dans le même niveau de difficulté.

Le classement Jap n'est pas disponible car la version Jap du jeu est sensiblement différente des versions occidentales. En ligne, les leaderboards accessibles sont Local (France seulement), Européen, et Europe + Amérique, soit tous les scores faits avec une version occidentale. Franchement, c'est tant mieux, car j'ai vu certaines vidéos sur Nicovideo (un Youtube-like japonais), et les Japs sont vraiment trop forts.

Le Hulk a écrit:

Vance a écrit:N'empêche, ça donne sacrément envie. C'est pas trop répétitif à la longue ? Comment sont les systèmes de sauvegarde ?
Et quand est-ce que tu battras les Japs ?

Lors du premier run du jeu, on va vraiment de surprise en surprise, et les situations rencontrées ne se répètent jamais. C'est à l'opposé de tout ce qui peut être répétitif. Cela dit, si tu es pris par le virus du scorer perfectionniste, tu te retaperas les huit niveaux une palanquée de fois avant de commencer à devenir efficace, ce qui pourrait paraître répétitif (enfin bon, moi je fais ça depuis un mois, et je ne m'ennuie toujours pas).

Il y a de nombreux checkpoints dans les stages, donc pas de panique pour les sauvegardes. Si tu meurs ou si tu arrêtes de jouer, tu pourras recommencer au dernier checkpoint, mais ton score sera remis à zéro (ce serait trop facile sinon). Une fois que tu as terminé un stage, tu pourras rejouer ce stage à ta guise, dans le même niveau de difficulté.

Le classement Jap n'est pas disponible car la version Jap du jeu est sensiblement différente des versions occidentales. En ligne, les leaderboards accessibles sont Local (France seulement), Européen, et Europe + Amérique, soit tous les scores faits avec une version occidentale. Franchement, c'est tant mieux, car j'ai vu certaines vidéos sur Nicovideo(un Youtube-like japonais), et les Japs sont vraiment trop forts.

Oué, mais leur Youtube a été créé par un de chez nous ! Vive Nico !

Ca m'a fait bien marrer.
==> lien

Excellent !

Génial, vas sur le forum te présenter Excellent, génial