[Blu-ray] La Gloire De Mon Père / Le Château De Ma Mère

Blu-ray Zone A-B-C édité par Pathé !

Genre : Comédie Dramatique

Réalisateur : Yves Robert (1990)

L'histoire :

Chronique d’une famille du début du siècle à travers le regard et les aventures du jeune Marcel qui sont également les souvenirs d’enfance de Marcel Pagnol…

Mon avis :

J'avoue ne plus savoir combien de fois ces films m'ont accompagnés avec un plaisir toujours renouvelé. Il n'est donc pas évident pour moi de donner un avis objectif sur ces petits bijoux tant je les trouve enchanteurs...
Yves Robert (Le Grand Blond Avec Une Chaussure Noire, La Guerre Des Boutons), a réalisé avec les souvenirs de Pagnol une ode à l'enfance et au rêve.
Il a réussi à retenir l’essentiel de l’œuvre littéraire en en rendant la couleur et le chant, celui des collines, des jolies heures passées loin de la noirceur de la vie. Ce sont ces heures sombres qui viendront contrebalancer le second opus et en faire un film plus adulte, la perte d’une certaine innocence.
Cette innocence c’est celle de Marcel un petit garçon qui découvre la vie et la commente. A travers son regard d'enfant nous faisons alors connaissance, simplement, de son instituteur de père (excellent Philippe Caubère) et de sa mère Augustine (Nathalie Roussel rayonnante)… Les tenants d’un nid douillet où le Marcel fantasmé par son auteur va grandir et vivre l’arrivée d’un petit frère puis la rencontre de l’Oncle Jules aux R savoureusement roulés qui saura faire de la jolie tante Rose sa femme…
On se laisse porter par les personnages, leurs relations et les dialogues savoureux. Finement réalisé, le tout sur un score de Vladimir Cosma dont je n’arrive toujours pas à me laisser, on suit le film comme un joli livre d’images… et dieux qu’elles sont jolies ces images.
Elle ne font qu’embrasser littéralement le regard du petit Marcel sur le monde magique qui l’entoure.
Place aux collines, aux grands espaces et à l’aventure avec Lili et tout ces seconds rôles savoureux rendant aux personnages ce côté si humain, si bon… si vrai. Car Robert ne triche pas avec ses images, il illustre la parfaite vie d’un rêve, celui du souvenir de l’enfance…

Le second volet, emprunte quant à lui au « Temps Des Secrets », troisième volume des mémoires de Pagnol, et, s’avérera un poil moins savoureux de part le côté plus noir de l’œuvre. En effet, Marcel se rendra compte dans ce film que tout n’est pas joie, que derrière l’amour, tout comme derrière chaque décors, il y a les tromperies, les mensonges, la façade… de quoi ébranler les bases d’un rêve éveillé et devoir revenir à la réalité, la matérialiste, celle qui laisse passer le temps et emporte les êtres chers…

Ces deux films, sont pour moi un havre de paix au sein d’un monde tortueux, une enfance rêver pour s’envoler au loin, respirer un grand coup et se laisser porter par ces souvenirs toujours beau, toujours doux. Un peu comme ceux que l’on préfère garder en soi à la place d’autres biens plus douloureux qui pourtant font au final ce que nous sommes…

Merci à Mr Robert et à Marcel Pagnol.

Au niveau technique :
Si les scènes en extérieur sont vraiment très belles (couleurs et détails de la partie), les scènes en basse lumière se voient parées d’un grain (bruit vidéo) envahissant. C’est bien dommage de ne pas avoir ici une qualité homogène sur toute la longueur des films.
La piste DTS-HD High Resolution implante quant à elle le chant des cigales et l’ambiance nécessaire tout en amenant avec soin la B.O.

Ma note : 7/10 (7.5 pour le premier et 6.5 pour le second)

Nota : Ces notes sont plus justes si je ne fais pas parler le coeur.

Ouais. J'hésite. Les films étaient sympathiques, mais ne sortaient pas de ce cadre là et je n'y retrouvais que rarement cette magie que j'avais eu dans les livres - contrairement à Jean de Florette, beaucoup plus percutant et dramatique ou encore la fameuse Trilogie marseillaise.

J'ai peut être pour moi d'avoir vu les films avant les bouquins. Je trouve tout de même que ce sont de bonnes adaptations même si le petit détail de plume n'y est pas toujours... Un petit côté nostalgique aussi...

Je pense qu'en fait ce qui fait la différence entre ces films et ceux que tu cites c'est aussi la vision du réalisateur. Robert a toujours filmé avec l'oeil d'un gamin qui s'amuse, en pétillant.

Berri et Pagnol filment avec un regard d'homme, des histoires de grandes personnes...

Oui, ton analyse est pertinente, c'est vrai. Cela dit, il manque une certaine profondeur dans les deux films d'Yves Robert (un réalisateur que j'aime beaucoup, j'adore son diptyque Un éléphant, ça trompe énormément/Nous irons tous au paradis).

Vance a écrit:Oui, ton analyse est pertinente, c'est vrai. Cela dit, il manque une certaine profondeur dans les deux films d'Yves Robert (un réalisateur que j'aime beaucoup, j'adore son diptyque Un éléphant, ça trompe énormément/Nous irons tous au paradis).

Il a voulu filmer un vrai livre d'image, quelque chose de léger et se défend d'un film réaliste dans la très intéressante interview accompagnant le Blu-ray.

Ce réalisateur est très fort pour mettre les rapports humains en avant (le diptyque que tu cites) et narrer l'enfance cf: La Guerre Des Boutons.