Cinéclub Sensation H-C Séance du 9 Avril The taste of tea

On en sort.

Suis crevé, on en reparlera demain, mais on a beaucoup aimé (enfin, les hommes, parce que Mesdames pas du tout en fait).

J'ai trouvé ça d'une douce poésie, légèrement onirique et souvent drôle.

En tout cas, l'univers est très attachant.

Bonne nuit !

D'abord Nico, il faut que je te remercie.
Car j'ai beaucoup aimé. Et en fait, ce matin, je m'aperçois que mon estime pour le film est plus grande que la veille au soir. C'est une des particularités liées à son visionnage : passées les premières séquences où on s'est tous un peu lâchés avec des commentaires ironiques et des vannes qui n'étaient pas du meilleur goût, passé l'agacement lié à la longueur des plans que le réalisateur se complaît à étirer parfois en dépit du bon sens, on s'y attache, puis on s'y plaît, avant de complètement adhérer.
C'est doux et sensible comme la caresse d'une brise d'été, reposant sur un équilibre fragile, une structure symétrique étonnante, un humour teinté de nostalgie et des sentiments profonds qui peinent à s'exprimer. Cette chronique d'une famille extraordinaire est narrée sur un mode volontairement ordinaire où chaque instant, même le plus insignifiant, est appuyé jusqu'au symbolisme, comme si le réal désirait s'acquitter d'une dette envers des êtres qu'il n'aurait pas assez aimés. En cela, le testament du grand père excentrique est d'une délicatesse et d'un goût exquis : comment mieux exprimer ce qu'il n'a pas été capable de faire de toute sa vie d'ancienne gloire du manga, comment mieux déclamer son attachement à ses proches qui, finalement, ont été toute sa vie ? Les défauts de l'oeuvre (comme le mode de narration : la voix off du début qui se perd ensuite) n'entachent en rien le plaisir subtil qu'on finit par y prendre, grâce aussi à la chaleureuse poésie qui se dégage de certains plans. Avez-vous remarqué le nombre de plans de coupe ? Ils concernent tous la nature (un ciel étoilé, le soleil, la pleine lune, et surtout la campagne environnante qui semble constamment baignée dans une douce tiédeur) ? C'est comme si, en plus d'être un magnifique écrin pour cette famille (à la manière des films de Miyazaki : je me suis surpris à guetter le camphrier de Totoro !), elle en était le dernier membre. Les éléments naturels sont partout, semblant veiller sur les protagonistes qui, tous, ont une blessure secrète, une faille qu'ils ne s'étaient pas encore décidés à combler - sauf la petite qui, par compassion ou empathie, s'invente un double géant (mes scènes préférées, je dois avouer) comme pour mieux coller à la figure de ses parents et frère - et aussi pour occuper inconsciemment des journées vides et mornes, sans ami ni partenaire. Entre la mère qui s'est lancée un défi professionnel qui lui prend toute son énergie, le père qui la désapprouve silencieusement, l'oncle qui rumine un amour déçu et le fils qui ne sait comment exprimer le sien, tous ont quelque chose à accomplir au sein du cercle familial dont le grand-père est le pôle magnétique. Mine de rien, la façon dont le père exprime le plus discrètement du monde sa joie, sa fierté et son amour pour sa femme (une seule phrase qu'il prononce à sa patiente après un coup de téléphone : "Mon ange à moi, c'est ma femme.") alors qu'il passe son temps à afficher une mine renfrognée, est d'une délicieuse élégance.
Quel beau film.
Vive le ciné-club !

Je suis complètement d'accord.

Quelque part, le film me rappelle beaucoup Little Miss Sunshine dans l'enchevêtrement de ses rapports familiaux. Mais, alors que ce dernier échouait dans la facilité de son propos et par l'utilisation systématique des clichés les plus éculés du cinéma indépendant américain, The taste of tea transcende profondément son sujet pour lui faire atteindre une certaine grâce, le temps de regards, d'hésitations, de sourires.

Le surréalisme teinté d'onirisme de l'oeuvre est à peine murmuré; et en ce sens il définit toute l'humilité du film. Et puis... qu'est-ce que c'est drôle ! Les personnages les plus secondaires sont la source des situations les plus comiques, comme lors du lancer de cailloux depuis le pont sur la berge.

Avez-vous relevé la subtilité du travail sur le son ? C'est si bien pensé que cela agit comme de rares touches picturales. Et lorsque que la bande son s'agite, elle est d'une définition remarquable, où le moindre instrument est isolé avec bonheur, avec des effets stéréo particulièrement aériens.

Un vrai plaisir. J'aurais bien envie de le revoir un jour.

Mais ça ne vaudra jamais :

https://www.youtube.com/watch?v=3AR23f08yBA

Trop fort, je le prends !

ah oui tout à fait, la scène des cahiers est d'une pure beauté, et c'est d'autant plus émouvant que le cahier de la petite fille était en quelque sorte prémonitoire
c'est vraiment un beau film qui gagne à être revu plusieurs fois, je te remercie de me l'avoir fait découvrir Nico
ce film donne le sourire, mets de bonne humeur, il respire la nonchalance et donne envie de déguster une tasse de thé en regardant le coucher du soleil, de profiter des bons moments de la vie !
alors oui c'est long et ce n'est pas un film d'action mais j'ai beaucoup aimé suivre la vie de cette famille japonaise un peu barrée il faut l'avouer (ils sont tous comme ça les japonais ?) mention spéciale pour le grand père qui est coiffé comme s'il avait un nid d'oiseau dans les cheveux, et on rit franchement à plusieurs reprises (oh mon dieu la scène ou la fille tabasse son patron façon manga, ou la fameuse chanson Yamayo ô Yamayo, ah et faut écouter l'histoire de l'oncle quand il était petit ), on est ému devant l'adolescent et ses premiers émois amoureux, il y a des scènes de pure beauté (les cerisiers en fleurs, le ciel ennuagé, les paysages...), on pense parfois à Gondry, c'est un film qui pousse à la rêverie...
donc c'est un film très lent mais très beau, la musique est belle également, alors oui il y a des scènes bizarres (les mecs qui font du cosplay dans le train, le mec dans la boue) mais c'est tout ce qui fait le charme du film justement !
tu vois Nico, tu as bien fait de nous faire regarder ton film parce qu'en fait je l'ai vraiment beaucoup aimé et non je ne le revendrai pas parce que le jour où j'aurais envie de le revoir par un bel après midi d'été par exemple, je sais que je passerai à nouveau un très beau moment à voir la vie de cette famille japonaise si attachante, et la scène finale avec le coucher de soleil et tous les personnages qui l'observent chacun de l'endroit où ils sont est juste magique
je remonte ma note à 8/10 ben oui le bonheur, ça n'a pas de prix comme ils disent dans la pub !

le temps que je mette mon pauvre avis, Twin et Vance ont mis le leur très éclairé
oui j'ai pensé aussi à "Little Miss Sunshine" déjà à cause du grand père barré et de l'histoire de cette famille pas ordinaire qui fait des choses ordinaires
et comme le dit Vance c'est incroyable comme ce film laisse une envie de "reviens y" , voilà pourquoi hier je l'ai revu alors que je ne l'avais pas vu en entier avant hier et je l'ai trouvé bien meilleur

ah oui dans les scènes très drôles j'avais oublié celle du lancer de cailloux et oui le son est parfait, quand il pleut vers la fin, on a l'impression qu'il pleut dans la pièce, le vent, les oiseaux qui chantent etc...

Oui le lancer de cailloux est énorme. J'aime bien aussi cette idée du pont qui sépare l'oncle de l'objet de son amour, un pont qu'il hésite à franchir mais qu'il emprunte chaque fois en même temps que la petite entre dans la forêt (chaque fois, je rêvais de voir surgir la clairière où dort Totoro !).
D'ailleurs tout le film est construit sur des hésitations, ils ont tous du mal à se lancer quand ils ont à dire quelque chose d'important : que ce soit l'oncle qui raconte son histoire loufoque de fantôme ensanglanté, Hajime qui traîne à déclarer sa flamme devant une table de go, l'oncle encore devant son ex, le mari qui ne sait comment dire à sa femme combien il est fier. Peut-être une manière de critiquer la pesanteur des conventions sociales japonaises, qui favorise les non-dits et les frustrations. Mais c'est fait sans méchanceté aucune, juste un regard attendri. Je crois que si on cherchait un parallèle français, ce serait quelque part entre Un éléphant ça trompe énormément et le Bonheur est dans le pré

Ah bein je suis très content que vous l'ayez apprécié. J'en parlerai tout à l'heure moi aussi. Et Steph, Satine .....

nico a écrit:Ah bein je suis très content que vous l'ayez apprécié. J'en parlerai tout à l'heure moi aussi. Et Steph, Satine .....

Figure-toi que le G a aimé. Ca a été son seul commentaire. Le reste, il le développera tout seul comme un grand lorsqu'il aura fini sa nuit.
Satine s'est endormie.

Oula même si Steph a aimé ..... Lui qui me semblait assez réfractaire, comme quoi il est vraiment divin
Dommage pour Satine, je serai aussi curieux de savoir ce qui lui a déplu.
Avez-vous vu les Yamada ? Parce que pour moi c'est limite une retranscription du dessin animé. Il y a effectivement du Totoro aussi dedans. Le réalisateur venant d'abord de l'animation, je pense qu'il est évident qu'il a été influencé.

Je ris comme un con depuis tout à l'heure, j'avais ça en tête toute la soirée, super



Lancez les deux vidéos en même temps pour une sensation de joie décuplée .....

olala, en effet c'est terrible en canon
je l'ai chantonné toute la matinée, c'est comme la chanson It's a small worl de Disney, ça vous quitte plus

nouvelle signature

Bien, alors :
Je ne peux pas dire que j'ai détesté, ni que j'ai aimé. Oui j'ai somnolé trois ou quatre fois (mais j'étais nase) et c'est vrai que certains plans étaient parfois trop longs, trop lents. Par contre, l'humour était là, j'ai souvent souri, parfois ri notamment pour la merde sur le crâne, la chorégraphie avec la chanson (qui m'a réveillée), les cailloux près du lac mais j'ai aussi été émue à la fin avec les livres du grand-père. Maintenant la fille géante m'a perturbée tout le film, on ne sait pas à quoi elle sert et son origine n'est pas expliquée, mais bon vu que tout le monde est bizarre dans de film, on passe...

Je cherche encore ce que je vais mettre

Mais sa viendra

ben on espère bien !

Viouztik a détesté, mais elle est réfractaire aux japonaiseries en général, et elle a dormi sur la plupart du film, la grossesse aidant... donc on va lui pardonner !


Sinon, il existe en Blu-Ray ce film ? J'aimerais bien me le prendre.

J'ai adoré la scène du cosplay dans le métro, surtout le photographe !

ah oui le photographe et ses poses et la photo tchaaaaaccccccccc
trop forts ces japonais !

Bon, la tasse du thé du G

Au début, je me suis dit c'est quoi ce truc, avec le train qui fait un trou ds la tête du coureur fou et la voix off
Bref on le classe ds ovni sans hésité
Et sa continu, le double géant de la gamine , le grand père dessinateur de Manga qui prend les poses et j'en passe

Et finalement on se laisse gagné par la poésie, doucement mais surement, on apprécie le délire et même les longueurs prennent toutes leur place ds cette tranche de vie Made in Japan

Alors oui j'ai aimé ce film, je n'irais pas jusqu'a l'acheter, mais j'ai été content de le découvrir

Une VF intéressante n'aurait pas été de trop, une vraie pas une daubesque comme ils ont l'habitude de mettre sur les films coréen ou chinois

Tu as oublié : "G approved" !

bravo Steph, bel effort

Je suis super content pour Steph

En fait je pense que ce qui t'a plu, c'est que cela ressemble aux Simpson en fait .....